Au Conseil communal du 17 décembre 2019 … on parlait budget !

A la lecture du budget 2020 présenté par la majorité MR-Idées, c’est la Faiblesse du boni, encore plus bas qu’au budget 2019, qui interpelle en premier ! 71,94 euros ! Et pourtant les recettes sont bonnes ! Les centimes additionnels à l’impôt des personnes physiques et le précompte mobilier sont en hausses ! On pourrait donc espérer que la commune profite de cette manne financière importante pour lancer des politiques ambitieuses en matière de mobilité, de propreté et de convivialité urbaine, d’environnement… mais non ! Les finances sont à nouveau serrées au plus juste et chaque sous devra être compté. Pourquoi ? Parce que des dépenses augmentent beaucoup plus vite qu’elles ne le devraient ! Les transferts à la RCA sont pointés du doigt par le bourgmestre ! Certes la RCA est aujourd’hui un gouffre financier ! Les travaux au site Dujardin qui ont été gérés en dilettante par l’équipe à la tête de la RCA lors de la précédente législature, ne sont aujourd’hui toujours pas terminés et les rentrées d’argent tardent à arriver de façon extrêmement préoccupante. Mais la RCA ce sont aussi les infrastructures sportives de Leuze, la LeuzArena et la piscine en particulier. La majorité s’enorgueillit très régulièrement de permettre à de nombreux leuzois de pratiquer un sport dans de bonnes conditions. Et c’est un fait, la pratique du sport a augmenté de façon très significative ces dernières années. Mais cette politique a un coût qu’il serait trop facile aujourd’hui de reléguer à la seule RCA.

Une autre dépense qui grève lourdement le budget communal, c’est la cotisation de responsabilisation. Cette cotisation est calculée sur la base de la proportion entre agents nommés et contractuels au sein du personnel. A Leuze, il n’y a plus que 29 agents nommés à la commune pour 99 agents contractuels. Et à Leuze, la politique est depuis des années de ne plus nommer les agents ! Un agent nommé coûte en effet un plus cher en charges patronales. Mais avec l’augmentation de la cotisation de responsabilisation, qui pourrait tripler dans les 3 années à venir, il est clair que ce calcul ne restera pas profitable très longtemps pour les finances publiques. De plus, il y a un côté pervers à cette stratégie de management des agents communaux. On ne récompense plus les agents qui au quotidien font leur travail de façon consciencieuse… de toute façon à Leuze, on ne nomme plus ! C’est une très mauvaise façon d’encourager le personnel à mettre du cœur à la tâche qui lui a été confiée ! Que dire alors du ressenti de ces agents qui entendent systématiquement leur bourgmestre justifier le fait de ne pas nommer les agents car cela conduit à une perte de productivité et à de l’absentéisme. Nous pensons au contraire que c’est l’inverse ! Une politique de nomination des agents qui, sur base d’un suivi et d’une évaluation objective, exécutent effectivement leur tâche avec sérieux et motivation serait de nature à revaloriser leur travail et à remotiver ceux qui en ont besoin ! De plus, une telle mesure permettrait de contenir l’hémorragie financière de la cotisation de responsabilisation. Une fois pour toute rappelons que le statut « contractuel » n’est pas fait pour devenir permanent…

Encore un caillou dans la chaussure budgétaire, les frais énergétiques ! Et pas un petit caillou… un pavé plutôt ! Entre gaz, électricité et combustibles de chauffage, ce sont plus de 220 000 euros qui sont dépensés en énergies chaque année à Leuze. A cela s’ajoute les 130 000 euros de carburants utilisés par la flotte des véhicules communaux ! Une rationalisation dans ces dépenses, via la conscientisation des agents par l’eco-conseiller par exemple, sera un pas dans la bonne direction. Mais il ne suffira pas ! Les bâtiments communaux, y compris les écoles, doivent être rénovés en profondeur. Il est heureux à ce sujet que le budget extraordinaire prévoit, dans le cadre du projet RénoWatt, un investissement dans les bâtiments communaux, mais à nouveau, les montants ne sont pas à la hauteur des enjeux ! Il est urgent d’enrayer ici aussi l’hémorragie, et de prendre des mesures ambitieuses de rénovation des bâtiments publiques pour améliorer tant les finances communales que l’impact écologique et environnemental de la commune.

En fin de séance du conseil, la désaffectation de l’église de Gallaix a été actée. Il est clair que le futur des édifices religieux devra faire l’objet d’un débat. Les coûts liés à leur entretien deviennent difficiles à supporter au regard de la diminution très forte de la fréquentation des lieux de culte. Un débat serein, où chacun est respecté dans ses croyances et pratiques, qui tient compte des enjeux économiques pour l’ensemble de la population devra avoir lieu rapidement pour savoir si des affectations différentes peuvent être proposées pour ce patrimoine.

Soyons de bon compte, il y a aussi de timides avancées positives dans ce budget. Un budget participatif, dont on a hâte qu’il soit mis en place, la prolongation des actions d’éducation à la mobilité dans les écoles ou l’engagement d’un eco-conseiller sont au rang de ces évolutions que nous jugeons positives.

Ces éléments positifs sont nettement insuffisants pour contrebalancer les effets négatifs de la politique actuelle de la majorité MR-Idées, et nous nous sommes donc prononcés contre ce budget.

Samuel Batteux, Ingrid Deregnaucourt, Baptiste Leroy
Conseillers communaux Ecolo à Leuze-en-Hainaut