Et le projet de création d’une salle polyvalente sur le site du musée de l’automobile nous a particulièrement interpellé lors de ce conseil communal du 11 avril. Plusieurs éléments nous ont conduit à voter contre le projet.

1) Le coût est-il réellement en adéquation avec les moyens dont dispose la commune ? Le projet sera soutenu par un subside de 1 million d’euro mais un demi-million devra être investi par la commune. Lorsqu’on connait l’état des finances communales, qui oblige notamment à des licenciements de personnel, on peut se demander si on a vraiment les moyens de ce nouvel investissement et surtout s’il l’on a réellement besoin d’une salle des fêtes de 800m²… De plus, nous n’avons pas pu obtenir, en séance, de chiffre quant au coût d’utilisation de cet espace. Est-on en train d’à nouveau creuser le déficit communal avec un outil dont l’entretien et l’utilisation coûteront fort cher aux citoyens ? Personne aujourd’hui ne peut répondre à cette question. Interpellant que les membres de la majorité ne se la soit pas posée…

2) L’urgence du dossier pose aussi question. Il faut aujourd’hui avancer à toute vitesse puisque le subside sera perdu définitivement si le projet n’est pas terminé en décembre 2024. Ce subside qui a été obtenu… en 2012 !! L’urgence est donc clairement le résultat de l’immobilisme dans ce dossier depuis plus de dix ans ! La majorité indique ne pas vouloir perdre ce subside mais il faut se souvenir que ne pas faire le projet permettrait une vraie économie d’un demi-million d’euro…

3) Le risque lié au possible (probable ??) dérapage financier est également important dans ce projet. Le coût pour la commune sera d’un demi-million d’euro… si tout va bien ! On connait les habituels avenants inhérents à ce type de projet qui font régulièrement grimper la facture de 10 à 20 % du prix de départ. D’autant que l’inflation et la volatilité des prix des matériaux ont récemment eu des impacts très importants sur d’autres projets communaux, certains ayant du même être abandonné. Et que fait-on si, à cause d’un retard dans le chantier, les délais ne peuvent être tenus ? La commune aura perdu le subside et devra assumer seule la facture d’un million et demi cette fois…

4) La question de la gestion du site n’a toujours pas été traitée. Une convention lie la commune à l’asbl Mahy. Ou plutôt deux conventions… enfin on ne sait pas… un flou artistique total règne ici. Le musée de l’automobile ne paie pas ses loyers depuis des années (quoi qu’en dise le bourgmestre…) et dispose d’une série de droits complètement démesurés sur le site, notamment une possibilité de rachat à un prix dérisoire ! Nous réclamons depuis des mois que cette situation soit résolue et que la convention actuelle, trop favorable à l’asbl, soit dénoncée pour faute grave puisque le locataire ne paie pas ses loyers… mais là non plus rien n’avance. Alors lorsqu’on nous « assure » que les discussions sont productives et qu’une nouvelle convention sera bientôt signée, on a des doutes… d’autant que c’est seulement en séance que la question de cette convention semble valoir la peine de modifier la délibération et que le bourgmestre et les élus de la majorité qui proposent ce garde-fou n’ont même pas l’air de parler de la même convention…

Pour toutes ces raisons, ecolo pense que ce projet est déraisonnable et doit être abandonné.

Au cours de ce conseil, nous avons également regretté que la CLDR, dont on approuvait les rapports d’activité, se soit quelque peu endormie ces dernières années. Cette assemblée citoyenne travaille à l’aménagement de notre territoire et à la mise sur pied de projet pour l’intérêt général. Nous pensons que les citoyens qui ont pris le temps de s’investir dans cette commission doivent être encouragés à continuer de participer, par exemple lors de la préparation des rapports d’activité. Un nouveau PCDR sera bientôt mis sur pieds et si l’on veut que les citoyens y participent, il faut leur montrer que leur investissement n’est pas peine perdue.

De l’intérêt général, il est aussi question dans un projet de mobilité qui nous tenait à cœur et qui a du être malheureusement reporté, et seulement reporté nous l’espérons. Il s’agit de la création d’une liaison cyclable sécurisée entre Pipaix et le centre-ville. Cette liaison est indispensable pour sécuriser un parcours aujourd’hui extrêmement dangereux entre le plus grand village de l’entité et le centre-ville. Ce report est dû à l’impossibilité de trouver un accord amiable avec les agriculteurs exploitants les parcelles le long de la rue de mortagne. Il est bien malheureux ici aussi que l’intérêt général et la sécurité des enfants qui se rendent à la gare ou à la salle de sport n’ait pas suffit à justifier d’accepter ce projet et les quelques contraintes opérationnelles qu’il imposait.

Et enfin il apparaît, dans la réponse du Collège à notre question relative au déménagement de la bibliothèque, que ce dossier est toujours à l’arrêt du fait des notaires instrumentant? Mais on a tout de même l’impression que tout n’a pas été mis en œuvre pour faire avancer ce dossier (quitte à changer d’Etude…). En attendant les équipes de la bibliothèques doivent mettre des seaux lorsqu’il pleut… en attendant pire?

Samuel Batteux, Ingrid Deregnaucourt, Baptiste Leroy

Conseillers communaux Ecolo à Leuze-en-Hainaut