Fin de semaine dernière, on apprenait par voie de presse la fermeture du Aldi de Frasnes-lez-Anvaing. Ce magasin est victime de l’ouverture prochaine d’un nouvel Aldi à Leuze-en-Hainaut. Les 6 emplois permanents de Frasnes seront heureusement sauvés par le transfert de ceux-ci à Leuze… mais alors, que deviennent les promesses de création d’emploi présentes dans la demande de permis et qui avaient, entre autres, fait pencher la balance en faveur d’Aldi ? D’après la demande de permis, et le permis intégré du 10 septembre 2018, 16 personnes devaient être engagées dans le Aldi de Leuze dont seulement 3 à temps plein. Que reste-t-il aujourd’hui de cette promesse de création d’emploi si 6 employés permanents sont en réalité transférés de Frasnes ? Probablement pas grand-chose… Quid de l’emploi chez Renmans ? Là aussi on peut se douter que les promesses de création d’emploi à Leuze vont être solidement revue à la baisse suite au transfert probable des employés de l’enseigne de Frasnes.

Lors de la seconde évaluation par l’observatoire du commerce suite à un recours introduit par des citoyens du Bois blanc contre l’implantation de cette nouvelle grande surface sur Leuze, un avis défavorable avait été rendu. Ils y avaient présenté leurs arguments notamment en lien avec la création d’emploi. La faible densité d’emploi apportée par Aldi, le risque de concurrence sur les boucheries et commerces locaux et donc aussi sur l’emploi, la qualité médiocre des emplois créés étaient parmi les éléments qu’ils relevaient à l’époque. Ils présentaient également une étude de l’Ulg qui établi clairement qu’il existe un jeu de vases communicants entre les emplois créés lors d’une nouvelle implantation et ceux perdus dans les fermetures au sein de l’offre préexistante à cause de la concurrence. CQFD…

Un autre élément que les autorités avaient régulièrement brandi pour soutenir le projet du Aldi était la quantité astronomique d’amiante présente dans le bâtiment. Le désamiantage allait coûter tellement cher que le bâtiment était quasi invendable… et on était donc bien content de recevoir une offre de Proneservim, la société qui construit aujourd’hui le magasin. Drôle de stratégie pour vendre un bâtiment que de dire qu’il est rempli d’amiante… surtout quand il ne l’est pas ! L’inventaire amiante fait état d’enrobage de tuyaux de chauffage, de quelques plaques à la chaufferie, d’un évier, des tablettes de fenêtres intérieures et des plaques extérieures. Pas de flocage donc, ni d’amiante mélangée au béton qui sont les éléments réellement difficiles à éliminer. Ce désamiantage ne représentait donc pas les sommes exorbitantes que certains ont bien voulu laisser entendre ! Lors du récent chantier de désamiantage, on a d’ailleurs vu que seules des précautions minimales étaient prises par la société chargée des travaux.

Par contre, lors de l’étape finale de démolition du home, cet été, lorsque la barre des 35°C était régulièrement franchie, AUCUNE précaution n’a été prise pour limiter les nuisances liées au concassage du béton de l’ancien manoir. Un nuage de poussière permanent et épais a littéralement étouffé le quartier dont les riverains ont été contraints de garder portes et fenêtres fermées pendant les jours de canicules ! Réaction des autorités ? Ont-ils exigé que l’arrosage du chantier soit immédiatement mis en place pour limiter les nuisances ? Non bien sûr ! Réponse habituelle : ce n’est plus de notre ressort, nous ne sommes plus propriétaires des lieux !

Combien de temps encore les autorités communales vont-elles privilégier des intérêts privés au détriment du bien-être de la population leuzoise ? Quand vont-ils comprendre qu’ils sont supposés être un relais et un soutien pour la population face à des nuisances qu’elles soient publiques ou privées ? Le Bourgmestre n’est-il pas le premier magistrat de la commune ? Pas à Leuze visiblement…

Ingrid Deregnaucourt, Samuel Batteux et Baptiste Leroy, Conseillers communaux